c'était hier
tu venais d'ouvrir tes jolis yeux sur notre monde avec tes joies roses, tes lèvres rouges et tes cheveux noirs.
J'étais juste en train de faire les derniers cartons. Bien sûr, je ne les ai pas finis. Ton papa est vite arrivé de Lille. Il y était déjà, nous pas encore. A temps, il t'a dorlotée et ai vite reparti achever la mise en carton. Il restait peu de temps. A peine 24h avant l'arrivée des grands messieurs musclés chargés de tout mettre en boîtes scellées, le temps que notre nouvelle maison soit libre.
Tes frères étaient avec tes grands-parents, Poisson-Lune avait commencé son année de GS et Poisson-clown n'allait pas encore à l'école.
Moi, je pleurais. J'allais avoir 30 ans, j'étais maman de 3 enfants et on venait de me dire qu'on ne savait pas bien ce que j'avais, que des examens étaient à faire mais qu'on ne pouvait pas les faire tout de suite ... Oui, cela pouvait être grave. J'avais peur et je pleurais.
Avec quelques valises, nos deux voitures et nos 3 enfants, nous sommes arrivés dans le nord où nous ne connaissions personne. Nous vivions en gîte, le temps que la maison soit disponible. Nous étions à environ 25 km de l'école. Poisson-Lune mangeait à la cantine, poisson-clown venait de commencer l'école et n'y allait que la matin... A moi, les navettes... 100 km par jour avec mon bébé qui manquait cruellement de globules rouges et qu'il faudrait peut-être hospitalisé. Un homme qui partait tôt et rentrait tard. Des longues journées pourtant rythmées par les biberons et les trajets, seule à cogiter, broyer du noir et entrevoir le pire.
vous savez quoi ? même si j'ai énormément de mal à accepter mon affectation, finalement, je me dis que, finalement, cela va BEAUCOUP mieux aujourd'hui !!!